mercredi 27 juin 2012

Tout petit plaisir

Prendre le temps d'un café, un lundi, en début d'après-midi, avec une copine souriante choisie pour sa conversation tout aussi souriante,
Profiter d'un rayon de soleil pour s'installer en terrasse,
Sourire à la chance : il y a des transats,
Fermer les yeux un instant, les rouvrir et constater en souriant légèrement qu'en face... ce sont des bureaux. 
Je le sais, cette dernière remarque est très  assez moche... MAIS vu que j'ai passé le reste de l'après-midi sur un plan de financement, un compte de résultat et un plan de trésorerie, ça compense largement cette petite bassesse...


mercredi 20 juin 2012

De l'autre côté de la Méditerranée (3)

Un mois que nous avons quitté le Liban, un mois qu'il ne nous quitte pas... 
J'aurais voulu vous parler de l'air salé au bord de l'eau, de ce vent tiède qui ébouriffe et laisse les cheveux salés à la fin de la journée, des odeurs de pots d'échappement de ces véhicules rescapés des années 70, de ka poussière qui donne à Beyrouth une couleur de sable sale, sans pour autant lui enlever son charme ; 
Il y a aussi les senteurs du souk de Saïda, entre épices, herbes, pains chauds, et des eaux lancées depuis les échoppes où l'on égorge les poulets devant les clients qui attendent sagement. Il y a la chaleur lourde qui vous prend au détour d'une ruelle du souk lorsque vous débouchez sur une petite place ou au coeur du magnifique Caravansérail, restauré et magnifique, presque insoupçonnable depuis les rues crasses alentours.
A peine quelques kilomètres de voiture, on ne sort pas encore de Beyrouth, et déjà la route grimpe vers les montagnes, là où certaines familles libanaises estivent pour échapper à la chaleur de l'été en ville. L'air est plus frais, plus vif, presque froid dans le Chouf, au milieu des Cèdres millénaires. Les odeurs ont changé, végétales et fraîches, marquées par les cèdres. On les retrouvera peut-être dans le miel, récolté dans les ruches installées un peu plus bas.
A Byblos, station balnéaire, port et site archéologique, c'est un air plus léger, toujours salé, un air de marée, et de pêche du jour. C'est aussi - dommage - l'odeur dégagé par un hors bord de luxe qui tente une entrée dans le Vieux Port et attend qu'on vienne en barque le délester de ses passagères venues déjeuner sur une des terrasses du port...C'est aussi le flottement du parfum d'une mariée sortie tout droit d'un livre de princesses, qui prend la pose sur les rochers.
Dans la plaine de la Bekaa, vers Baalbek, c'est un air poussiéreux, sableux qui accompagne le chant du muezzin appelant à la prière ; un enregistrement, un haut-parleur qui diffuse sa voix lancinante, un soleil chaud qui aplatit les ombres, le Temple de Bacchus immense et debout depuis quelques milliers d'années, la frontière syrienne, toute proche et soudain, l'évidence : nous sommes ailleurs.










lundi 18 juin 2012

les petites brèves #14

C'est l'histoire d'une maman qui travaille depuis sa chambre et qu'un petit bonhomme de presque 4 ans vient interrompre : 
- Tiens maman, il est pour toi ce dessin
- Merci mon chat...Mais il lui manque quelques petits trucs à ton bonhomme : une tête, des cheveux, des jambes, non?
- Non. Parce que là, c'est juste une pierre avec des bras.
- ...


(c) My Agus

dimanche 10 juin 2012

A l'eau de rose

Des roses, j'en ai trop. Non pas que ma douce moitié me couvre de roses, non. C'est le jardin. Si d'un côté, il satisfait mon égo longtemps mis à mal par des commentaires de type "Toi, tu pourrais faire mourir une plante rien qu'en la regardant", je reste débordée de fleurs qui lentement pourrissent sur tige, faute d'être considérées, appréciées et mises en valeur (tout parallèle avec le genre humain... vous appartient).
Quoique jardinière amateur, je n'en suis pas moins une ménagère (c'est ça chéri, laisse toi aller à un petit sourire en coin) pragmatique, soucieuse du bien être des miens... : je me suis donc lancée dans la gelée de roses.


Vaguement imprégnée de quelques recettes de gelées et de sirop, j'attaque ma cueillette. Ce n'est pas spécialement agréable de cueillir de belles et fraîches roses pour en arracher les pétales aussitôt. Ca fait un peu la fille qui arrache les pattes des araignées ou qui découpe les ailes des papillons au ciseau à bout rond...Les proportions des recettes sont données pour 1kg de pétales, ma patience a tenu environ 200g. Et le pire était à venir : "couper la partie blanche du pétale, réputée amère". A ce moment, je me suis sentie assez à l'aise avec mes 200g et mes ciseaux à bout rond (je vous laisse imaginer la quantité de pétales correspondante).
Repos 24h d'une mixture de pétales de roses détrempées qui m'évoquait les goûters charmants de mes 5 ans concoctés Rue Saint Maur (chez Mamie) pour mes invités, à base de pétales, d'eau et de cailloux...
Au moment de la cuisson, avec le sucre, je ne sais plus si je prépare un sirop ou une gelée. Je me dis que les deux iront très bien, que c'est expérimental et que je fais ce que je veux. Fin de cuisson : c'est vraisemblablement un sirop, pas décidé à se figer du tout. Je le verse dans une bouteille et le remise au frais.
Le lendemain, je découvre que la couleur est belle et que c'est de la gelée. Et que c'est bon, sans être dingue, mélangé à un fromage blanc, même à 0%.



Gelée de roses et petits sablé de Marie...