vendredi 14 décembre 2012

Cher Monsieur Morel


J'écoute avec ferveur et enthousiasme votre chronique matinale tous les lundis. Je sais bien que vous la commettez le vendredi mais je ne peux l'écouter tranquillement - je n'ose dire religieusement que le lundi, mon casque vissé sur les oreilles, dans le train qui me mène à la capitale. Vous imaginez donc mon impatience chaque lundi, impatience largement récompensée la plupart du temps et en particulier ce lundi où vous fîtes l'apologie de la bonne humeur et du sourire.
La tête vaguement appuyée sur la vitre du train, ignorante des miasmes et dangers microbiens qui s'y trouvaient, je vous écoutais donc appeler à la légèreté et au sourire, en particulier dans ces temps difficiles et gris, où la "mine de circonstance" se doit d'être une vaste et profonde gueule d'enterrement. Je vous entendais évoquer les supporters marseillais scandalisés qui, drapés dans leur dignité bleu azur, s'insurgeaient contre le rire indécent de leur président alors que le Club gisait défait au milieu de la pelouse depuis quelques semaines. Je vous écoutais et je souriais, légèrement, tranquillement, heureuse de cette réhabilitation du sourire gratuit. Votre chronique était terminée, le silence était vaguement revenu dans le wagon et je m'enveloppais dans une béate et souriante torpeur, mon casque toujours bien accroché ; torpeur dont je fus tirée bien malgré moi par une voix grave d'adolescent  : "Eh mate la meuf qui rit toute seule là, elle est touchée ou quoi??".
Ce n'est pas toujours évident de garder le sourire et la tête haute en même temps...Mais je m'y attelle. Avec le sourire.

Le billet de François Morel
France Inter - Vendredi 8.55



1 commentaire:

Agnèslamexicaine a dit…

tu as lu la maison sans racines? J'aime beaucop Chédid...