vendredi 14 décembre 2012

Cher Monsieur Morel


J'écoute avec ferveur et enthousiasme votre chronique matinale tous les lundis. Je sais bien que vous la commettez le vendredi mais je ne peux l'écouter tranquillement - je n'ose dire religieusement que le lundi, mon casque vissé sur les oreilles, dans le train qui me mène à la capitale. Vous imaginez donc mon impatience chaque lundi, impatience largement récompensée la plupart du temps et en particulier ce lundi où vous fîtes l'apologie de la bonne humeur et du sourire.
La tête vaguement appuyée sur la vitre du train, ignorante des miasmes et dangers microbiens qui s'y trouvaient, je vous écoutais donc appeler à la légèreté et au sourire, en particulier dans ces temps difficiles et gris, où la "mine de circonstance" se doit d'être une vaste et profonde gueule d'enterrement. Je vous entendais évoquer les supporters marseillais scandalisés qui, drapés dans leur dignité bleu azur, s'insurgeaient contre le rire indécent de leur président alors que le Club gisait défait au milieu de la pelouse depuis quelques semaines. Je vous écoutais et je souriais, légèrement, tranquillement, heureuse de cette réhabilitation du sourire gratuit. Votre chronique était terminée, le silence était vaguement revenu dans le wagon et je m'enveloppais dans une béate et souriante torpeur, mon casque toujours bien accroché ; torpeur dont je fus tirée bien malgré moi par une voix grave d'adolescent  : "Eh mate la meuf qui rit toute seule là, elle est touchée ou quoi??".
Ce n'est pas toujours évident de garder le sourire et la tête haute en même temps...Mais je m'y attelle. Avec le sourire.

Le billet de François Morel
France Inter - Vendredi 8.55



lundi 10 décembre 2012

L'Age de Glace

A 1h d'avion de la Fin Del Mundo, le Parc Nacional de los Glaciares. 
De l'aéroport, improbable bâtiment posé au milieu de nulle part, une route unique qui se divise après quelques kilomètres ; deux traits de bitume qui traversent le désert d'un côté jusqu'à Rio Gallegos (300 km) de l'autre vers El Calafate (20 km). Au milieu, rien.

Des monuments de glace, de l'air glacial, du vent glacial (et accessoirement un accueil glacial à l'hôtel). Impression d'être tout petit, presque rien face à ces blocs immenses qui nous font face, craquant de toutes parts ; parfois un morceau tombe, le touriste crie "Oh" ou bien "Ah" et puis le touriste repart, car il a assez froid comme ça et le glacier reste, perdant doucement des petits morceaux qui dérivent sur le lac. Périto Moreno, Uppsala, ils semblent immenses de près, il le sont encore plus vus d'en haut, langues de glace qui glissent dans le Lago Argentino.






vendredi 7 décembre 2012

Neige

"Il va Neiger". "Demain, il y aura de la Neige". "Paris sous la Neige vendredi". 
Panique générale, plans B, anticipations excessives des uns et des autres, réflexions et discussions sur les alternatives aux déplacements, machines-à-café-de-l'étage en surchauffe*, décisions aussi sages qu'incongrues,  mais la perspective de la Neige autorise tout "Je pars tôt, il neige demain", regards suspicieux portés sur les trains (en grève hier encore du côté de St Lazare), fumeurs désemparés envisageant la cigarette du lendemain dans des conditions extrêmes, recherche des bottes fourrées, celles qui sont tout au fond de la cave, visions apocalyptiques de chasse-neige et d'ours polaires se croisant sur le périphérique aux heures de pointes...

Et ce matin, horreur, malheur, même pas de quoi faire une boule de neige. Pfff.


* pas la mienne, suis toute seule à mon étage chez moi, mais j'étais chez un client hier...

lundi 3 décembre 2012

10 ans

3 décembre 2002

Il a 10 ans aujourd'hui, mon gros bébé mon enfant le premier mon tout petit... déjà grand, la mèche de travers sur le front, la démarche qui se chaloupe de jours en jours, la basket qui frotte le bitume, l'oeil qui s'allume, l'envie de rire, la nonchalance, la provocation douce au bord des lèvres (Ca va quoi, Ben quoi, c'est quoi l'problème?), la musique et les copains qui envahissent petit à petit son espace...

Il voulait mettre son réveil à 5.20 ce matin, "pour se voir avoir 10 ans", mais il a dormi et nous aussi.
J'avais 30 ans quand il est arrivé. Ca l'amuse de penser que "pour nous, ce sera toujours facile de calculer". J'aimerais aussi que cela soit toujours facile, qu'il reste cet enfant de 10 ans, plein de doutes, d'envies et de tendresse...

BON ANNIVERSAIRE MON JULES

(je remarque que tes pattes ont sensiblement la même forme 10 ans après : belle constance...)


"J'ai dix ans
Je vais a l'école et j'entends
De belles paroles doucement
Moi je rigole, cerf-volant
Je reve, je vole
Si tu m'crois pas hé
T'ar ta gueule à la récré"
A.S

mardi 20 novembre 2012

Ushuaïa - Fin de Monde

Un magnifique voyage, forcément trop court, des amplitudes thermiques vertigineuses entre les printemps portegne et patagon, de la pluie, de la neige, du vent, du soleil, l'immensité désertique, la ville grouillante, colorée, bruyante et sale, chargée d'histoire et d'histoires...

Fouler le sol de la terre du bout du monde, contempler bouche bée ce port d'Ushuaïa, unique par son emplacement et par les routes maritimes qu'il dessert.. mettant à part les promène couillons dont nous arpentâmes évidemment les coursives glaciales, je ne peux m'empêcher de penser à ces bateaux, à leurs destinations, où va-t-on lorsque l'on quitte le port du bout du monde? A quoi pense-t-on lorsque la ville s'éloigne, que les montagnes chiliennes et les archipels alentours disparaissent, que les lions de mer cèdent la place aux pingouins, que le froid devient de plus en plus mordant? est-ce qu'on ressent où l'on est sur cet océan, entre 2 mondes, entre 2 routes, 2 océans, atlantique et pacifique?
Ushuaïa, sa rue commercante (unique), ses voitures qui passent et repassent formant un bouchon le dimanche après-midi, malgré les magasins fermés, comme si toute la vie venait s'y concentrer, en dépit du vent glacial qui vous attrape à chaque croisement. Les phares des voitures allumés à toute heure en dépit du jour qui s'attarde jusqu'à 22h, plus tard encore lorsqu'on se rapproche du solstice. C'est un endroit lointain, c'était le printemps, et c'était difficile d'imaginer l'hiver...




vendredi 16 novembre 2012

Vertical Road

Ambiance post apocalypse.. 
L'autre soir, j'ai senti le sable, le désert, le vent, les éléments déchaînés parfois.
j'ai pensé à MadMax (oui, et c'est assumé), à certains Jeremiah, à une ambiance post apocalypse, des rescapés échoués, une nouvelle civilisation qui péniblement se découvre, perdue d'avance, mais qui va tout de même entamer sa longue marche.
J'ai vu l'enchaînement, inexorable, l'absence de liberté sinon dans l'exclusion ou la folie. J'ai eu le tournis aussi, croyant voir un derviche, mystique, s'échapper en tournant avant de rejoindre le cercle.
J'ai pensé à une machine infernale, à une cadence scandée sur un rythme aussi lancinant qu'inquiétant, à ces hommes et femmes qui dansent, parfois dans la violence, rouages inconscients sans échappatoire possible.

C'était de la danse, et beaucoup plus..
C'était Vertical Road, par Akram Kahn, métaphore de L'Odyssée humaine…



mercredi 24 octobre 2012

Sandra

Après Camille, Sandra Nkaké, dans un style très Men In Black, baskets flashy aux pieds, une dynamite lancée sur la scène de la Cigale le 13 octobre dernier.
Déménagement après quelque minutes : nos pieds nous emmènent directement dans la fosse : danser, crier, sauter, chanter, rire et sourire.
Elle est très belle. Ils sont tous très beaux dans leur costume noir. On imagine qu'ils ont un peu chaud. Mais c'est certainement le prix de la Grande Classe pour Grand Concert.






lundi 22 octobre 2012

Eté Indien

19h, Paris. Alentours de St Lazare. La nuit tombe, la température extérieure est de 22°, des tee-shirts frôlent des imperméables trop chauds et trop lourds, des tennis en toile croisent et narguent les bottes hautes et fourrées.
Impression bizarre, comme ce M ensoleillé qui se détache dans le ciel qui tombe...



vendredi 12 octobre 2012

Les dessins d'Augustin



- Ca maman, tu vas trouver, c'est facile
- Ah, oui, c'est un drôle de bonhomme !
- Non. c'est un réfrigérateur avec une tête : tu lui demandes ce que tu veux et il te le donne.
- Evidemment.

mercredi 10 octobre 2012

Camille

Elle a la douceur et la poésie de son prénom, mais ne vous y trompez pas, c'est une créature féérique, imaginaire. Elle crée un Monde à partir de tout, de rien, d'un geste, d'un sourire, d'un tissu, d'une ampoule lumineuse qui figure un décor mouvant sur la toile du fond de la scène, d'un bras qui s'élève, des ombres... Elle crée des sons inconnus, de ses mains, de sa bouche, de mouvements qui modulent sa respiration...Elle passe de la furie à une légèreté douce, une invite au sourire et à l'émotion.
Elle livre des textes à peine dépolis, bruts d'émotion et de folie, revisite de la pointe de pieds "Que je t'Aime" (tout en douceur) et improvise aussi, avec ses 3 complices tout aussi rieurs qu'elle.
Camille était à l'Avant Seine lundi soir. On a bien essayé de la retenir, mais elle s'est déjà envolée vers ailleurs ; cherchez-la.

Il-y-a-des-droits-peut-être-sûrement-pardon-pour-l'emprunt

mardi 9 octobre 2012

Il pleut à Paris...


Paris tout gris souris(t).

jeudi 4 octobre 2012

Entrouvrir les volets...mais à peine

J'aurais bien aimé écrire que nous sommes rentrés de vacances hier... que les valises sont à peine rangées, les vêtements en train de sécher, les enfants prêts à reprendre l'école et nous encore bronzés.
Sauf que. C'était il y a plus d'un mois, le temps a passé trop vite, d'autres travaux d'écriture m'accaparent et le courage m'a manqué ou plutôt une énorme flemme m'a envahie.
Depuis 1 mois, il y a eu la rentrée, particulièrement désorganisée, 40 ans, une entreprise créée, les premières missions, 4-5 livres lus (petits commentaires à venir peut-être), 1 film vu (à la télé, j'en pleure encore, c'était La Guerre est Déclarée et cela vous donne une vague idée de mon retard cinématographique), l'arrivée d'Anton (pas ici car nous affichons complet, mais tout près de Lyon), un voyage à préparer (Buenos Aires, j'arrive !!!) et des projets en veux-tu-en-voilà pour l'année à venir... Alors, je reprends ma respiration, et je reviens.


A view from... les vacances

mercredi 1 août 2012

Fermeture pour congés annuels

Les sacs ne sont pas prêts, on ne sait d'ailleurs pas quand on part même si c'est pour la fin de la semaine. Ni quand on rentre. On sait où on va, même si les derniers jours de vacances sont encore assez flous. On retrouve les amis, les enfants aussi, le soleil peut-être, un dépaysement sûrement. Parenthèse au vert, sans horaire... Les vacances !
 
Réouverture fin août !

vendredi 20 juillet 2012

Helmut, June, Robert & Patti

Les femmes d'Helmut Newton sont grandes, belles, guerrières et nues. Le fait même de les contempler provoque une sorte de tassement de soi, assez désagréable : sans culminer à des sommets, je n'ai pas l'habitude de me sentir petite.
Il les aime provocantes, à la limite, souvent franchie, de la vulgarité et se décrit comme un voyeur professionnel… 
 Helmut Newton
Le secret de ces femmes est dévoilé par le maître lui-même lorsqu'il évoque John Wayne, toujours prêt à dégainer comme modèle pour prendre la pose, les bras éloignés du corps pour laisser passer la lumière. Le ton est donné et c'est vrai qu'elles en imposent ses femmes, même nues… leur regard, la tête haute, le corps sculpté, les seins hauts et la touffe conquérante (bon : je n'ai pas encore déposé de brevet pour ce concept a priori étrange mais allez voir...).

En parallèle, à la MEP, il y a les photos de June Newton, alias Alice Spring, des portraits en N&B, des regards qui traversent le papier, celui ironique et provocateur de Robert Mapplethorpe, des cigarettes aux volutes bleues, et une dédicace d'Helmut, pas très convaincu du potentiel photographique de sa femme mais finalement bluffé par la justesse de son regard. Et il a l'oeil le bougre...

Un regard, By Alice Springs

Et dans mon sac, il y avait Just Kids, de Patti Smith, la belle histoire de l'éclosion de 2 artistes dans le New-York des années 60, elle et Robert Mapplethorpe... 
Robert Mapplethorpe by Alice Springs

Et j'aime bien quand mes petites histoires et autres curiosités se rencontrent...

Jusqu'au 30 juillet 2012

Jusqu'au 4 novembre 2012
(et aussi de magnifiques photos de la non moins magnifique et mystérieuse Charlotte Rampling jusqu'au 26 août)

mardi 17 juillet 2012

Le jour où j'ai dansé sans musique

Expérience inédite, étonnante et bouleversante...Prendre le bras d'une inconnue, durant 2h30 et la laisser m'emmener, yeux bandés, à travers un parcours inconnu lui aussi, dans Paris. Les premiers pas sont incertains et pas à pas, la confiance s'installe, comme naturelle. Les rues me semblent tortueuses, les sols perturbés, les travaux omniprésents, les bruits amplifiés. J'apprends à reconnaître l'approche d'un passage clouté, un restaurant, un bar, un énorme chien qui m'aboie dans l'oreille (en fait non, c'est un passant qui s'amuse), une voiture, une sortie de centre aéré, j'entends les enfants qui s'étonnent "elle fait quoi la dame? "Elle est aveugle?"... Je souris "Non, c'est juste pour voir..." Et puis ma guide m'ouvre des portes, celle d'un lieu plus sombre où une autre voix m'accueille, où mes doigts et mes oreilles découvrent ce que mes yeux ne peuvent voir : une harpe, et de l'émotion.
Plus tard, c'est dans un petit salon qui sent le cuir, les livres et le bois que nous parlons de voyage avec A. en buvant un Bissap, boisson sucrée et acidulée préparée à partir des feuilles d'hibiscus. Je ne la vois pas. Elle rie quand je demande s'il y a des livres chez elle (il y en a partout en fait...)
Un peu plus loin, c'est F. qui va m'emmener découvrir un lieu qui me semble être un jardin. Elle est aveugle. Les yeux bandés, je m'accroche à son bras, elle à sa canne blanche et nous formons l'espace d'une demi-heure peut-être, un étrange duo, décontenancé par un obstacle qui ne se trouvait pas là et qu'on identifie à force de tâtonnements comme une voiture... éclats de rire et nous reprenons notre petit périple, croisons des gens qui parlent, que j'entends s'écarter à notre arrivée, murmurer aussi... je suis très émue lorsque je la quitte. J'ai du mal à reprendre ma respiration, je suis en train de faire une drôle de bouille de mascara sous le masque...B m'invite à poser mes mains devant moi, c'est froid et doux, irrégulier aussi. Une sculpture, sûrement. mes mains palpent, je me hisse vers le haut, perdue par ces formes qui ne m'évoquent rien. J'entends des rires. Hissée sur la pointe des pieds, j'avais les deux mains sur les seins de la statue.
Dernière étape, dans une pièce qui me semble obscure. M. me prend le bras, je suis pieds nus, et nous marchons sur un tapis. On va danser, se chercher, se trouver, à tâtons, puis plus facilement et plus légèrement aussi. J'avance et m'arrête, au rythme des pas que j'entends autour. Je ne me vois pas, alors je peux danser, juste comme ça, sans musique, juste avec moi-même. C'est épuisant.
Et puis quelques minutes plus tard, j'ai enlevé le masque et découvert le visage souriant de B., ma guide. Sourires.
Et j'ai aussi vu la salle où j'ai dansé, pas sombre du tout, surmontée d'une mezzanine d'où les participants précédents observent...
Quelques jours, semaines ou mois seront nécessaires pour revivre, comprendre, ressentir cette étrange parenthèse...


Projet In Situ
La Villette

mardi 10 juillet 2012

Et sinon, en juin, t'as fait quoi?

Puisque l'été ne s'installe pas, lançons un petit bilan...
En juin, il y a eu : 
- 2 kermesses
- 2 spectacles de chorale
- 2 anniversaires
- 1 anniversaire à l'école
- 3 sorties scolaires (mais je n'ai cédé qu'une seule fois)
- 3 goûters de fin d'année dans la classe
- 1 spectacle-du-cours-de-dessin-pouvez-vous-apporter-une-boisson-ou-un-gâteau-s'il-vous-plait?
- et des apéros incantatoires dans le jardin, histoire de faire venir l'été... avec un succès plus que contestable...
Il y a eu des clafoutis, des gâteaux aux yaourts à la pomme, un brownie spécial...Et je vous épargne la recette de la spécialité marbrée de papi et de la brioche au sucre du boulanger qui sont gentiment venus à mon secours...

Le brownie de les 4 ans d'Agus
200g de chocolat noir
130g de beurre à température estivale
150g de sucre
1 sachet de sucre vanillé
70g de farine
3 oeufs
2 poignées de raisins secs (chez nous, les noix et noisettes et autres fruits à coque sont prohibés) 


Préchauffer le four à 150°. Faire fondre le chocolat coupé en morceaux à feu doux.
Mélanger le beurre et les sucres jusqu'à obtention d'un mélange crémeux.Ajouter les oeufs, puis la farine et une pincée de sel.
Incorporer le chocolat et les raisins (je les fais tremper dans un thé un peu avant histoire de les décontracter parce que raisin sec, j'vous assure, c'est pas une vie...). Verser la préparation dans un moule beurré et fariné.
Faire cuire 30-40 minutes (je sais c'est approximatif, mais je trouve que 30 minutes, ça ne suffit pas)




Et toute cette joyeuse et festive période nous donne des enfants reposés, prêts à se coucher...et des parents plein d'appréhension devant cette immensité de jours de vacances...


échantillon représentatif


Et chez vous, c'était comment le mois de juin?

vendredi 6 juillet 2012

Une claque

Mercredi soir, on a enfin ouvert le cadeau de Noël de Vincent et ce fut extraordinaire, d'énergie, de plaisir, de cris, et de fureur.
Et là, vous imaginez une combi SM avec tout le matériel, mais en fait pas du tout : Juste 3h30 avec The Boss, à Bercy, 3h30 de concert sans répit, ni relâche ; à peine les dernières notes d'un morceau posées, on pouvait entendre "One two...one two three four" et c'était reparti, le public - pas mal d'anglophone a priori - accompagnant dès les premières mesures le morceau à venir. 3H30 de gros son, de lumières, d'émotions, de talents, subjugués par ce type qui donne, qui donne et ne s'arrête jamais. 
La chaleur était lourde ce mardi soir, la régie apportait des bouteilles d'eau sur la scène, que les musiciens apportaient à ceux qui avaient choisi la fosse... j'avais mal aux pieds, furieuse d'avoir oublié des chaussures plates et pourtant, on a crié, dansé pendant tout ce concert fantastique. Même pas fatiguée, juste assoiffée au point d'avoir envie d'une bière en terrasse même sous la pluie (en revanche, les 500m qui nous séparaient de la voiture m'ont été plutôt pénibles...)


Noël en juillet...

lundi 2 juillet 2012

Mamikaaaaaa

Connaissez-vous Mamika? c'est la super grand-mère de Sacha Golderberg et aussi son modèle. Il est photographe et la met en scène - de son plein gré - dans un rôle de super héroïne. C'est drôle et émouvant aussi parce qu'il faut de toute évidence beaucoup d'amour, d'humour et de complicité pour réaliser ces photos-là.


Pour celles qui se trouveraient - à tout hasard - à proximité du Cour Saint Emilion, l'expo est là-bas !



Note : Mamika a 93 ans.


Exposition Super Mamika
Dans les Passage du Cour St Emilion - Paris 12
Du 15 juin au 10 septembre 

mercredi 27 juin 2012

Tout petit plaisir

Prendre le temps d'un café, un lundi, en début d'après-midi, avec une copine souriante choisie pour sa conversation tout aussi souriante,
Profiter d'un rayon de soleil pour s'installer en terrasse,
Sourire à la chance : il y a des transats,
Fermer les yeux un instant, les rouvrir et constater en souriant légèrement qu'en face... ce sont des bureaux. 
Je le sais, cette dernière remarque est très  assez moche... MAIS vu que j'ai passé le reste de l'après-midi sur un plan de financement, un compte de résultat et un plan de trésorerie, ça compense largement cette petite bassesse...


mercredi 20 juin 2012

De l'autre côté de la Méditerranée (3)

Un mois que nous avons quitté le Liban, un mois qu'il ne nous quitte pas... 
J'aurais voulu vous parler de l'air salé au bord de l'eau, de ce vent tiède qui ébouriffe et laisse les cheveux salés à la fin de la journée, des odeurs de pots d'échappement de ces véhicules rescapés des années 70, de ka poussière qui donne à Beyrouth une couleur de sable sale, sans pour autant lui enlever son charme ; 
Il y a aussi les senteurs du souk de Saïda, entre épices, herbes, pains chauds, et des eaux lancées depuis les échoppes où l'on égorge les poulets devant les clients qui attendent sagement. Il y a la chaleur lourde qui vous prend au détour d'une ruelle du souk lorsque vous débouchez sur une petite place ou au coeur du magnifique Caravansérail, restauré et magnifique, presque insoupçonnable depuis les rues crasses alentours.
A peine quelques kilomètres de voiture, on ne sort pas encore de Beyrouth, et déjà la route grimpe vers les montagnes, là où certaines familles libanaises estivent pour échapper à la chaleur de l'été en ville. L'air est plus frais, plus vif, presque froid dans le Chouf, au milieu des Cèdres millénaires. Les odeurs ont changé, végétales et fraîches, marquées par les cèdres. On les retrouvera peut-être dans le miel, récolté dans les ruches installées un peu plus bas.
A Byblos, station balnéaire, port et site archéologique, c'est un air plus léger, toujours salé, un air de marée, et de pêche du jour. C'est aussi - dommage - l'odeur dégagé par un hors bord de luxe qui tente une entrée dans le Vieux Port et attend qu'on vienne en barque le délester de ses passagères venues déjeuner sur une des terrasses du port...C'est aussi le flottement du parfum d'une mariée sortie tout droit d'un livre de princesses, qui prend la pose sur les rochers.
Dans la plaine de la Bekaa, vers Baalbek, c'est un air poussiéreux, sableux qui accompagne le chant du muezzin appelant à la prière ; un enregistrement, un haut-parleur qui diffuse sa voix lancinante, un soleil chaud qui aplatit les ombres, le Temple de Bacchus immense et debout depuis quelques milliers d'années, la frontière syrienne, toute proche et soudain, l'évidence : nous sommes ailleurs.










lundi 18 juin 2012

les petites brèves #14

C'est l'histoire d'une maman qui travaille depuis sa chambre et qu'un petit bonhomme de presque 4 ans vient interrompre : 
- Tiens maman, il est pour toi ce dessin
- Merci mon chat...Mais il lui manque quelques petits trucs à ton bonhomme : une tête, des cheveux, des jambes, non?
- Non. Parce que là, c'est juste une pierre avec des bras.
- ...


(c) My Agus

dimanche 10 juin 2012

A l'eau de rose

Des roses, j'en ai trop. Non pas que ma douce moitié me couvre de roses, non. C'est le jardin. Si d'un côté, il satisfait mon égo longtemps mis à mal par des commentaires de type "Toi, tu pourrais faire mourir une plante rien qu'en la regardant", je reste débordée de fleurs qui lentement pourrissent sur tige, faute d'être considérées, appréciées et mises en valeur (tout parallèle avec le genre humain... vous appartient).
Quoique jardinière amateur, je n'en suis pas moins une ménagère (c'est ça chéri, laisse toi aller à un petit sourire en coin) pragmatique, soucieuse du bien être des miens... : je me suis donc lancée dans la gelée de roses.


Vaguement imprégnée de quelques recettes de gelées et de sirop, j'attaque ma cueillette. Ce n'est pas spécialement agréable de cueillir de belles et fraîches roses pour en arracher les pétales aussitôt. Ca fait un peu la fille qui arrache les pattes des araignées ou qui découpe les ailes des papillons au ciseau à bout rond...Les proportions des recettes sont données pour 1kg de pétales, ma patience a tenu environ 200g. Et le pire était à venir : "couper la partie blanche du pétale, réputée amère". A ce moment, je me suis sentie assez à l'aise avec mes 200g et mes ciseaux à bout rond (je vous laisse imaginer la quantité de pétales correspondante).
Repos 24h d'une mixture de pétales de roses détrempées qui m'évoquait les goûters charmants de mes 5 ans concoctés Rue Saint Maur (chez Mamie) pour mes invités, à base de pétales, d'eau et de cailloux...
Au moment de la cuisson, avec le sucre, je ne sais plus si je prépare un sirop ou une gelée. Je me dis que les deux iront très bien, que c'est expérimental et que je fais ce que je veux. Fin de cuisson : c'est vraisemblablement un sirop, pas décidé à se figer du tout. Je le verse dans une bouteille et le remise au frais.
Le lendemain, je découvre que la couleur est belle et que c'est de la gelée. Et que c'est bon, sans être dingue, mélangé à un fromage blanc, même à 0%.



Gelée de roses et petits sablé de Marie...

mercredi 30 mai 2012

De l'autre côté de la Méditerranée (2)

Beyrouth, où l'urbanisation éclectique...
Les vieilles maisons en ruine, certaines abandonnées lors d'une des guerres qui ont pris la ville pour théâtre côtoient les tours démesurées et des habitations qui semblent à la limite de la salubrité. Et puis, au détour d'une rue, un petit miracle d'architecture Beyroutine, mélange de style ottoman, libanais et français. Beyrouth mélange les genres, l'ancien et le moderne, maisons et tours, églises et mosquées, larges avenues et ruelles tortueuses, rénové et délabré, décalé parfois, désuet souvent, mais toujours battu par le vent et l'iode qui donnent à la ville sa couleur de sable, un peu sale malgré le soleil et le ciel bleu.
L'oeil s'étonne encore de ce mélange, se surprend d'un jardin là où il ne semblait y avoir qu'un immense chantier, de tours qui grimpent ici et là dès qu'une petite place se libère, d'une vieille bicoque abandonnée au milieu d'un quartier reconstruit à l'identique, ou de termes romains coincées au milieu des banques...
Mais bien souvent, lorsqu'on cherche la mer, c'est une tour que l'oeil déçu accroche, derrière un enchevêtrement inquiétant de fils électriques...