samedi 17 mars 2012

Parce que c'est le printemps...

Ou presque. S'autoriser entre deux rendez-vous, deux expos et une petite flânerie dans un parc. Rien que ça.


Au musée du Jeu de Paume, Ai Weiwei et Bérenice Abott, photographes.
Je ne connaissais de l'oeuvre d'Ai Weiwei que son majeur provocant, en premier plan de photos presque touristiques. J'ai découvert l'architecte, le photographe qui dérange, témoin de l'urbanisation effrénée de la Chine, des multiples chantiers qui y sont lancés, de la démolition des vieux quartiers ; le témoin du tremblement de terre de 2008 dans le Sichuan qu'il photographie de façon crue et pudique à la fois, à l'encontre de la volonté des autorités chinoises ; et les nombreuses photos qui défilent, par thème, sur écrans, rescapées de son blog que le gouvernement chinois ferma pour non conformité.






Crédit photos Musée du Jeu de Paume
Berenice Abott a photographié l'Amérique et New York en particulier, dans les années 30, lorsque la ville grouillait de constructions, ses gratte-ciels déjà bien hauts, lorsque les cinémas projetaient le dernier Chaplin, que le barbier rasait pour 10 cents, le prix d'un meatball & beans. 
On croirait un vieux film en noir et blanc, sans trop de personnages, mais émouvant quand même...


Crédit photos Musée du Jeu de Paume
A la fondation Cartier, se dépayser grâce aux mathématiques. Le projet était ambitieux (je ne parle pas de l'expo, mais du simple fait d'y aller), mais le dépaysement était garanti : une sorte de rendez-vous en terre inconnue, un lieu peuplé de lycéens pas du tout captivés et de profs en pleine réflexion ; Je m'attendais presque à voir surgir Mme Yacef, professeur de mathématiques de la 3ème 1 du collège Michelet, qui n'était pas convaincue - elle non plus - des mes capacités dans cette matière.
Bref, j'ai probablement surestimé la taille de mon cerveau pour cette expo (et pire, j'y ai entraîné mon nouveau complice d'expo), mais un film de Raymond Depardon, projeté au sous-sol m'a finalement réconciliée avec l'expo et les mathématiques : des témoignages sincères, émouvants et engagés de mathématiciens, qui racontent avec les yeux qui brillent leur métier, leur recherches, leur passion et le lien si fort avec le monde réel.



Dans le parc, s'étonner des arbres sans feuilles malgré la température estivale, observer les déjeuners, goûters et apéros sur l'herbe, les étudiants en tee-shirts et marcel, et pester contre son manteau en laine si douillet il y a quinze jours, jouer à Ai Weiwei dans un parc (ce n'est pas si facile lorsqu'il y a plein de monde de se photographier le majeur tendu en 1er plan sans se couvrir de ridicule)


J-1 avant retour au placard
Et le pire... c'est que ça la fait sourire.

1 commentaire:

From Shanghai With Love a dit…

Urbanisation effrénée oui! c'est vraiment le terme. C'est incroyable la vitesse à laquelle poussent les immeubles ici!